La cinéaste bruxelloise Binevsa Bêrîvan était notre invitée dans le cadre du Festival Cine por Mujeres Madrid 2025, où elle est venue présenter son premier long métrage, « La Vierge à l’enfant ».
Réalisatrice depuis 2004, elle a signé trois courts métrages et un documentaire avant de se consacrer à « La Vierge à l’enfant », fruit de sept années de travail, dont trois d’écriture.
Avec ce premier long métrage, la réalisatrice rend hommage au peuple yézidi, victime du massacre perpétré par Daech en 2014. Le film témoigne de la force, de la dignité et de la résilience des femmes yézidies. Son titre, « La Vierge à l’enfant », est inspiré de l’iconographie religieuse, évoquant la figure de la mère divine. Ce symbole puissant, associant femme, amour et sacrifice, fascine la réalisatrice, qui lui trouve une résonance profonde avec le destin des femmes yézidies.
Alors qu’elle en est encore à la genèse du projet, un événement marquant vient orienter sa réflexion : sa sœur, médiatrice dans un hôpital, lui rapporte qu’une patiente syrienne vient de donner à son enfant le prénom de l’un des dirigeants de Daech, un choix qui heurte profondément une autre patiente de la maternité, Kurde yézidie de Syrie.
Cet épisode ravive chez Binevsa la conscience que les drames vécus par la communauté yézidie dépassent les frontières. De cet événement naît chez la réalisatrice le désir de raconter le destin d’une d’entre elles – Avesta – depuis la Belgique.
Dès la phase d’écriture, Binevsa Bêrîvan entreprend une vaste recherche pour trouver l’actrice qui incarnera le rôle principal d’Avesta. Un casting est lancé à travers l’Europe et le Kurdistan, et c’est finalement à Berlin, trois mois avant le tournage, que la réalisatrice découvre la jeune actrice Hêvîn Tekin.
Le film « La Vierge à l’enfant » est une production entièrement belge, soutenue par la Fédération Wallonie-Bruxelles, le VAF, Screen.Brussels et le dispositif Tax Shelter Cinema.
Binevsa Bêrîvan souligne que la réalisation de ce projet n’aurait pas été possible sans le soutien de son pays d’accueil et se dit profondément reconnaissante de l’accompagnement apporté pour aborder un sujet majeur et sensible